Les autres et nous : une question de langue?

Michel Venne, Directeur général de l'Institut du Nouveau Monde (© Sébastien Lavallée, 2009)

Michel Venne, Directeur général de l'Institut du Nouveau Monde (© Sébastien Lavallée, 2009)

Après un certain repli identitaire, l’Institut du Nouveau Monde (INM) se propose de reprendre le projet d’apprivoisement du multiculturalisme et de se «rebâtir un langage commun», comme le mentionne Michel Venne, le directeur général et fondateur de INM, et cela grâce au forum Le français, une langue pour tout et pour tous? se déroulant les 3 et 4 avril au Complexe des sciences Pierre-Dansereau à Montréal.

À la suite des chambardements qui suivirent le 11 septembre 2001 et la place importante que la question des  accommodements raisonnables a prise au Québec, le multiculturalisme serait-il chose du passé? C’est ce que tente d’infirmer cet événement qui met en scène près de 200 participants : «L’objectif de la fin de semaine est de situer le débat sur la langue dans une perspective autre que protectionniste», nous informe M. Venne.

La question humaine

La langue, dans les divers ateliers qui abordent des sujets comme l’enseignement du français, les langues et cultures autochtones et le rapport des Québécois à l’anglais, est toujours présentée comme un outil de cohésion sociale, ce qui permet la participation citoyenne.

À ce sujet, Jean-Marie Klinkenberg, président du Conseil de la langue française et de la politique linguistique de la Belgique francophone, a mentionné lors de la conférence de vendredi soir Cette langue est à vous!: l’intérêt fondamental de la langue française, pour lui, n’est pas la langue elle-même, mais ceux qui la parlent. En fait, même si la langue est ce qui permet cette cohésion sociale, le forum, comptant, entre autres, parmi ses participants Gérald Larose, Thomas Mulcair et Serge Bouchard, semble nous indiquer que cela ne va pas à l’encontre d’une certaine ouverture sur la diversité.

Polyglottes?

Serge Bouchard, lors de l’atelier traitant du français par rapport aux langues autochtones, lança : «On a tendance a oublier que nos ancêtres étaient polyglottes : ils maitrisaient la langue des autochtones pour des fins commerciales.» Pourquoi, et la question est légitime, n’enseigne-t-on pas au québécois les langues autochtones? C’est l’autre enjeu important de l’événement, ce nouveau «langage commun».

Effectivement, la plupart des pays d’Europe valorisent le fait d’apprendre plus de deux langues, alors qu’en Amérique du Nord on se borne à deux, voir une seule langue. «Il faut montrer que ce n’est pas une menace pour l’identité : ce sera le défi des prochaines années, précise M. Venne. Il faut apprendre comment former une société dont la langue commune est le français, mais dans une société où les gens sont de plus en plus bilingues.»

Concernant la «santé» de la langue française, le pronostic semble bon : aucune raison de craindre de voir s’affaiblir ce vecteur de culture important. En fait, le directeur général de INM croit sincèrement que les jeunes d’aujourd’hui maîtrisent mieux la langue que la génération d’avant la venue de la loi 101, qui a créée un enthousiasme autour de la langue. Rien, donc, pour empêcher cette ouverture sur l’autre.

Serge Bouchard (© Sébastien Lavallée, 2009)

Serge Bouchard (© Sébastien Lavallée, 2009)

Serge Bouchard et Nadine Vollant (© Sébastien Lavallée, 2009)

Serge Bouchard et Nadine Vollant (© Sébastien Lavallée, 2009)

Serge Bouchard, Nadine Vollant et Ellen Gabriel (© Sébastien Lavallée, 2009)

Serge Bouchard, Nadine Vollant et Ellen Gabriel (© Sébastien Lavallée, 2009)

Stéphane Steve Jeannotte, Karine Awashish et Isabelle Picard (© Sébastien Lavallée, 2009)

Stéphane Steve Jeannotte, Karine Awashish et Isabelle Picard (© Sébastien Lavallée, 2009)

Serge Bouchard et Ellen Gabriel (© Sébastien Lavallée, 2009)

Serge Bouchard et Ellen Gabriel (© Sébastien Lavallée, 2009)

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