C’est avec modestie et une petite touche de fébrilité que Guy Bélisle parle de son parcours photographique. C’est avec un sentiment d’accomplissement, par contre, qu’il discute de son livre Flash et Mégapixels: «À la retraite, il y a des gens qui se paient des voitures ou des motos, mais moi j’ai décidé de me payer un livre photo.»
Celui qui a étudié en photo sans jamais y travailler professionnellement pourrait être décrit comme un vrai amateur: celui qui manipule l’art photographique pour le simple plaisir de la chose, toute une vie durant.
Le parcours photographique que retrace ce livre pourrait donner beaucoup à penser aux photographes professionnels aguéris: n’utilisant maintenant que des appareils numériques compacts, M. Bélisle nous rappelle qu’avant de vivre de son art il faut commencer par vivre notre art, l’installer dans notre quotidien. Ici, il n’est pas question de style ou de gadgets, mais de la simple relation entre un homme et sa vie par l’intermédiaire de la photographie.
Pourquoi s’offrir ce cadeau de retraite? À ce sujet, le photographe cite son ami Jean-Yves Guidon, qui signe aussi la présentation du livre: «Les gens qui font de belles choses doivent les partager. À les garder sous son lit, il est impossible d’aller plus loin.» Par son travail, M. Bélisle a eu la chance de voyager en Europe et de côtoyer des personnalités des quatre coins du monde, résultant en une grande ouverture sur le monde.
Appareil toujours en poche, il aime s’approcher le plus possible de ses sujets. Si le résultat a toujours plu à ses proches et amis, il n’avait cependant jamais pensé en faire un produit: «C’est un produit personnel plus que vendable. Moi, je suis allé au bout de mon projet.»
Des cent premières copies, soixante-quinze ont été remises à des personnes ayant influencé le photographe dans son parcours de vie. Cet album, pour lui, est un legs, la trace d’un parcours de vie, qu’il désire avant tout partager avec famille, amis et toutes les personnes croisées en cours de route.