Lors d’une réunion du conseil d’administration de la Fédération canadienne des municipalités (FMC), 28 municipalités provenant de 6 provinces ont voté en faveur de l’interdiction de la vente d’eau embouteillée dans les lieux sous responsabilité municipale. Cette mesure était une initiative de deux villes où cette réglementation est déjà en vigueur : London et Toronto.
Le représentant de la Polaris Institute et de www.insidethebottle.org, Joe Cressy, manifesta son engouement : «De la même façon que Coca-Cola ne vend pas de produits Pepsi entre ses murs, nous sommes très heureux de voir que le FCM encourage les municipalités à ne pas fournir d’eau embouteillée dans les lieux appartenant à la ville.»
Le point de vue québécois
L’Association of Municipalities of Ontario (AMO) avait déjà, avant même la rencontre d’aujourd’hui, encouragé ses membres à voter en faveur de ce règlement. Déjà 27 municipalités canadiennes appliquaient ou avait enclenché les démarches en vue d’appliquer ce type de règlement. La ville de Montréal, de même que le reste de la province, manifestait toutefois déjà ses intentions d’opter pour la consigne sur les contenants de plastiques plutôt que les bannir.
La ministre de l’Environnement du Québec, Mme Line Beauchamp, avait déclaré jeudi dernier à La Presse Canadienne ses réticences face à un retrait complet de ce type de produit : «C’est quelque chose qu’on encourage mais pas de là à l’imposer mur à mur. Je vais vous donner un exemple : dans une machine distributrice, […] si j’interdis l’eau, est-ce que c’est parce que j’encourage la consommation de boissons gazeuses sucrées en canettes d’aluminium?» C’est aussi ce qu’avait déclaré Elizabeth Griswold, de la Canadian Bottled Water Association (CBWA), lors d’une entrevue accordé au Times Colonist de Victoria en insistant sur l’impact sur la santé des fonctionnaires de la ville et des jeunes sportifs qui utilisent ces lieux publics.
Recyclage ou valorisation?
Selon l’évaluation de Recyc-Québec dans leur bilan de 2006, l’application d’une consigne permettrait de faire grimper le pourcentage de bouteilles recyclées, de 44 % à 77 % sur un total de bouteilles d’environ un milliard. Cependant, il faut aussi tenir compte de l’impact environnemental de la production et du transport de ces bouteilles.
Si les villes québécoises sont frileuses face au retrait complet des bouteilles d’eau, les provinces anglophones semblent beaucoup enclines à suivre le modèle proposé par London et Toronto. Leur raisonnement est le suivant : tout en réduisant les déchets, il faut aussi redonner confiance aux citoyens en l’eau de l’aqueduc qu’offre la ville dont le produit embouteillé ne diffère parfois pas beaucoup.
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