Pierre Bellefeuille est un graphiste de Gatineau qui s’est découvert une passion pour la lutherie. Tout a commencé avec un cadeau de la part de sa belle-mère en Belgique: un vieux violon qu’il a ensuite fait restaurer. La qualité du travail laissant à désirer, il a commencé à se renseigner sur les techniques de lutherie. D’un naturel perfectionniste, avec un grand souci du détail, M. Bellefeuille s’est consacré à la recherche intensive au cours des deux dernières années et, en compagnie d’un luthier d’Aylmer, a finalement construit son tout premier violon en 2009.
Son but? Il vise le marché haut de gamme d’ici cinq ans! Le marché des violons en bas de 4000$ étant saturé par la production chinoise, c’est vraiment de ce marché qu’il désire se démarquer puisque c’est dans ce créneau plus haut de gamme que le travail minutieux de l’artisan prend toute son importance: «J’ai encore mes preuves à faire! Dans les prochaines années, j’aimerais faire des instruments que je pourrai présenter aux concours de la Violin Society of America (VSA) et essayer de me positionner parmi les premiers, si possible, sinon ça sera une expérience enrichissante», dit-il.
Celui qui désire vendre ses futurs violons entre 12 000$ et 20 000$ ne rêve toutefois pas en couleurs et ne voit pas cette passion uniquement d’un point de vue financier: «Je n’ai jamais travaillé pour l’argent, je travaille par passion, mais c’est certain que je vais chercher à rentabiliser mes investissements.»
Comments on This Post
Sébastien LavalléeAuthor
Merci d’avoir partagé ton expertise! Pour la diction, ça passe encore le test!
À bientôt Pierre!
Pierre BellefeuilleAuthor
Merci Sébastien!
C’est touchant! C’est un des plus beaux cadeaux qu’on m’a faits ces dernières années.
Le montage est bien fait. Je devrai soigner ma diction! ;)
Pierre BellefeuilleAuthor
En plus, tu as réussi à me rendre photogénique! Ça, vraiment, il faut le faire! ;)
Pierre BellefeuilleAuthor
En passant,
S’il y a de très bons musiciens désirant faire l’essai de mon premier violon, ils sont les bienvenus!
Le test ultime est lorsque les bons musiciens reconnaissent la qualité d’un violon.
Je vais donc noter tous les commentaires qui permettront d’améliorer mes violons.
Sébastien LavalléeAuthor
La photogénie, c’est le domaine du photographe! ahah
Jean-Luc DorayAuthor
Reportage très intéressant et enrichissant. Quel beau cadeau.
J’aimerais bien un jour voir ma fille Emmanuelle jouer avec un “Bellefeuille”.
Jean-Luc
Sébastien LavalléeAuthor
Merci beaucoup! N’attendez pas trop longtemps: ils risquent de devenir dispendieux et avec une longue liste d’attente!
Pierre BellefeuilleAuthor
Merci Jean-Luc!
Je ressens ici la nécessité de préciser un peu le sens au tout début de l’extrait sonore, où je mentionne qu’en graphisme la fonction prime sur la forme, c’est-à-dire que la fonction s’inscrit dans un processus de communication selon un public cible donné. La forme, étant le mariage entre le contenu textuel et les images sur un support donné, est influencée par les objectifs de communication préalablement définis.
Au niveau de la construction d’un violon, la fonction et la forme sont intégrées. La fonction est d’amplifier des sons sous l’effet de l’archet enduit de colophane et frottant les cordes. La forme, composée de courbes et de reliefs dans des proportions précises, doit correspondre à des exigences acoustiques permettant justement à la fonction d’amplification d’être optimisée. Un bon musicien arrivera à mieux faire passer les émotions à l’aide d’un bon instrument capable de rendre toutes les nuances.
Il m’apparait que la finalité de la musique est de faire vibrer l’âme des auditeurs, transmettre des émotions. Un projet de graphisme peut aussi rencontrer une finalité similaire, mais ce n’est pas toujours le cas.
Sébastien LavalléeAuthor
Merci de préciser le fond de ta pensée Pierre! Toujours instructif!
Ermite ErrantAuthor
salut,
j’ai aimé tes photos sur la flamme Olympique. Tes photos avec ton ami Phylip sont pas mal. Connais-tu le Guerrier Moderne de Québec ? Il cherche un photographe pour le making off de son documentaire. Bref, sur ce, continue de nourrir ton blogue de photo ? En passant, pour un budget de 500-700 $, quelle caméra photo/vidéo que tu conseillerais. Merci.
Ermite Errant
Sébastien LavalléeAuthor
Merci bien mon cher! Pour l’appareil: tu dépasseras certainement ton budget en accessoires (surtout si tu veux faire du vidéo) dans la plupart des cas! Si tu as des questions plus spécifiques, tu peux m’envoyer un courriel et je te répondrai de façon plus exhaustive!
Merci pour ta visite!
Pierre BellefeuilleAuthor
Je viens tout juste de mettre les cordes sur mon deuxième violon, dont j’ai verni la table d’harmonie uniquement pour le moment, le reste sera verni un peu plus tard.
Verdict! Encore meilleur que le premier dont on a dit être « très impressionnée » pour reprendre les propos de la virtuose Ariane Lajoie, du Trio Lajoie, ayant fait l’essai de ce premier violon la fin de semaine dernière, et ce, dans le contexte où il s’agissait d’un tout premier violon. Merci à Madame Lajoie d’avoir pris quelques minutes après son concert.
Je sais que ça ne se compare pas, mais lorsque les cordes sont posées, et qu’on joue les premières notes sur un violon nouvellement construit, c’est un peu comme mettre au monde un petit être nous révélant quelques magnifiques surprises.
Pour mon deuxième violon, en résumé :
– puissant et égal sur tout le registre ;
– basses rondes et définies ;
– aigües puissantes, définies et chantantes .
Bref! Je crois que j’ai fait un excellent deuxième violon qui pourrait satisfaire les solistes. Voyons ce que le prochain virtuose du violon en dira, et ce, bien que j’aie une très bonne oreille pour évaluer la sonorité des instruments de musique.
Je crois que mes milliers d’heures de recherches portent fruit! Un premier violon qui sonne bien, certains pourraient l’attribuer à la chance du débutant, mais un deuxième qui sonne encore mieux et que j’ai entièrement fait seul cette fois-ci, ça n’a plus rien à voir avec la chance. Je suis très fier de cette réalisation personnelle. J’espère maintenant que mon travail de luthier sera reconnu et que je pourrai en vivre un de ces jours.
J’en dois une à plusieurs des meilleurs luthiers au monde ayant partagé si généreusement une partie de leur savoir-faire sur leur site Web et dans des ouvrages ou textes très pointus, car sans ces informations, je n’aurais pas pu me hisser si rapidement à ce niveau de qualité. Même si ces informations sont partagées, ça m’a demandé entre deux et trois mille heures de recherche réparties sur environ 3 ans, car tout n’était pas fourni au sein d’une seule source d’information. Des centaines de liens internet publiant des articles pertinents, tout près d’une dizaine de livres spécialisées et une formation avec un luthier expérimenté, ont été les éléments clés incontournables pour y parvenir. Merci à tous!
Mon deuxième violon est tout jeune, la sonorité ira en s’améliorant lors des deux prochaines années. Il pèse un peu moins de 400 g sans la mentonnière.
Sébastien LavalléeAuthor
Merci Pierre de nous tenir informer des récents développements! Tu me feras entendre ça un de ces jours! :-)