La famille Villanueva et une cinquantaine de manifestants ont unis leur voix aujourd’hui, à l’endroit même ou le jeune Fredy Villanueva est décédé le 9 août 2008. Ils se regroupèrent afin de se faire entendre par le gouvernement provincial : «Québec ne veut pas payer pour ses citoyens, mais c’est les citoyens qui payeront les avocats des policiers avec les fonds publiques!», déclara Alexandre Popovic, porte parole de la Coalition contre la Répression et les Abus Policiers (CRAP).
Si la décision de reporter le début de l’enquête publique, qui devait débuter le 16 février, soulage les familles, la question financière demeure au cœur du débat : «Nous voulons que le Premier ministre prenne position, scanda M. Popovic lors du rassemblement, nous voulons que l’État québécois respecte sa promesse d’assumer les coûts de la représentation légale au cours de l’enquête publique.»
Conserver le rapport de force
Organisée conjointement par la CRAP ainsi que par Montréal-Nord Republik, l’événement visait à «montrer qu’on est encore en rapport de force, expliqua Guillaume Hébert, porte-parole de Montréal-Nord Républik, avec le ministère de la Sécurité publique, c’est toujours une fin de non-recevoir, il n’y a pas de feedback sur nos demandes.» C’est cette attitude du ministère de la Sécurité publique qui pousse la famille à participer activement pour une des premières fois à une manifestation, comme le précise M. Hébert : «Depuis qu’ils ont annoncé que le policier Lapointe ne serait pas poursuivit, ils sont plus revendicateurs.»
À forces égales
La marche, qui commençait dans le stationnement du parc Henri-Bourassa où le jeune homme perdit la vie, se déroula dans le calme et fut encadrée par une forte présence policière. L’événement survient une journée après que la CRAP ait porté plainte au ministère de la Sécurité publique pour s’opposer à la décision de ne pas couvrir les frais de représentation légale des deux autres victimes et témoins : Denis Méas et Jeffrey Sagor Métellus. Les Villanueva ont déjà droit à un avocat qui les accompagne dans leurs démarches. Les policiers auront droit à six avocats. «Nous cherchons à faire en sorte de trouver la vérité. En ce moment, les forces ne sont pas égales, pense Sophie Sénécal, aussi porte-parole de la CRAP, il faut continuer à faire pression pour obtenir les autres demandes des familles.»
Il est à noter que les familles tentent de faire la preuve qu’il leur fut confirmé, dès le 2 décembre 2008, que l’état assumerait le coût des frais d’avocats. Le ministre de la Sécurité publique, Jacques Dupuis, soutient qu’il n’en fut jamais ainsi, que seul un avocat – celui de la famille Villanueva – était prévu.
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